À deux jours de la fin de son contrat, l’entraîneur franco-allemand du Gabon, Gernot Rohr a confié une interview à nos confrères de FRANCE 24, qu’il souhaiterait continuer l’aventure avec les Panthères, qu’il a emmenés en quart de finale de la CAN-2012. Intégralité de l’interview.
Votre contrat arrive à échéance jeudi 1er mars, quelles sont les dernières nouvelles concernant une éventuelle prolongation ?
Gernot Rohr - Pour l’instant, on attend des précisions. Il y a actuellement au Gabon un remaniement ministériel qui a abouti à la nomination d’un nouveau Premier ministre [Raymond Ndong Sima, anciennement ministre de l’Agriculture, NDLR]. Maintenant mon avenir va dépendre de la décision de mon nouveau patron, le prochain ministre des Sports.
Avant ces récentes manœuvres, avez-vous eu des précisions, des éclaircissements sur votre situation ?
G. R. - Oui, nous avons eu des discussions avec l’actuel ministre des Sports, René Ndemezo’ Obiang, qui souhaitait prolonger mon contrat tout de suite. On a également discuté avec le président de la Fédération gabonaise, Placide Engandzas, qui, lui aussi, pensait qu’il fallait que l’on continue ensemble. Tous deux ont trouvé que la CAN-2012 s’était plutôt bien passée, que l’équipe jouait bien et que son parcours a donné une très bonne ambiance dans le pays. Mais, maintenant, nous sommes suspendus aux renouvellements ministériels.
Mais de votre côté, avez-vous envie de continuer l’aventure avec les Panthères ?
G. R. - Je pense que le travail n’est pas fini. J’ai beaucoup de contacts pour d’autres challenges, mais celui vécu avec le Gabon m’a bien plu. On a commencé à rajeunir l’effectif, un premier pas a été fait lors de cette CAN, mais le travail mérite d’être poursuivi.
En plus, les prochaines échéances en Afrique avec les éliminatoires à la CAN-2013 et ceux pour la Coupe du monde 2014 sont très intéressants ; avoir la possibilité d’emmener son équipe en Coupe du monde c’est le rêve de tout entraîneur. Mais pour y arriver, le parcours sera compliqué. Tout d’abord, il va falloir sortir premier d’un groupe comprenant notamment le Niger et le Burkina-Faso. De toute manière, on devrait être fixé bientôt. J’aimerais que cela soit fait avant jeudi…
Avez-vous fixé des conditions à la Fégafoot pour le renouvellement de votre contrat ?
G. R. - J’ai en effet des demandes particulières. Ainsi, je souhaite revoir l’accompagnement de la sélection, qu’il y ait moins d’interférences. Je ne demande pas le pouvoir absolu, juste le droit de travailler tranquillement, car lors de la CAN, il y avait autour de nous des gens pas toujours bien intentionnés.
Qu’avez-vous pensé des propos de Daniel Cousin qui a indiqué après la CAN qu’il ne retournerait en sélection que si vous n’en étiez plus le coach ?
G. R. - Ses propos sont assez surprenants. Tout le monde a trouvé cela bizarre. Mais vous savez, Daniel Cousin est un peu comme Franck Ribéry, dès qu’il sort du terrain il fait la tête. Personnellement, il ne m’a rien dit.
Êtes-vous toujours prêt à le sélectionner de nouveau ?
G. R. - Moi, je compte sur les bons joueurs. Daniel Cousin a 35 ans, il est en fin de carrière et il ferait bien de songer à l’après-football. Le problème, c’est que dans sa tête il n’accepte pas de raccrocher les crampons. Lors de la CAN, il a été bien. Il a apporté à l’équipe mais nous l’avons personnellement préparé pour la compétition quand personne n’en voulait.
Pierre-Emerick Aubameyang a, lui, véritablement explosé lors de cette CAN, que pensez-vous de votre attaquant de 22 ans ?
G. R. - Pierre-Emerick est un joueur magnifique. C’est le footballeur le plus rapide que j’ai eu l’occasion de voir dans ma carrière. Il a été une révélation de la CAN. Il a pris confiance en lui, même s’il a raté son pénalty [contre le Mali en quart de finale, NDLR]. C’est un athlète précieux, efficace. On aimerait avoir plus de joueurs comme lui dans son équipe.
Source : France24