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En décembre 2012, André Biyogo-Poko faisait ses tous premiers pas en professionnel. Cinq mois plus tard, le Gabonais commence à faire son trou. Portrait.

« Parler de Poko est pour moi un vrai plaisir. C’est un joueur en qui j’ai cru très tôt (…) C’est une fierté de le voir évoluer en Europe. Il a un exceptionnel volume de jeu. D’ailleurs, il me fait penser à Claude Makélélé, par sa mobilité et sa technique ». Il y a un mois, pour « But ! », Gernot Rohr était revenu sur le parcours d’André Poko qu’il a bien connu lorsqu’il était sélectionneur du Gabon. Autant dire que l’actuel entraîneur de Niger est élogieux quand il s’agit de parler du joueur.

S’il ne fait pas encore l’unanimité en Ligue 1, nul doute que dans sa sélection, le talent d’André Poko, est pleinement reconnu. Pour mieux comprendre l’évolution du jeune milieu de terrain, rien de mieux que d’entendre le joueur évoquer son parcours lui-même.

Indiqué par Rohr, accepté par Tigana

Le natif de Bitam, dans le Nord du Gabon, a débarqué en France il y a un peu plus d’un an. Avant, le milieu de terrain jouait au pays, à l’US Bitam. Le 25 mars 2011, pendant la trêve internationale, les Girondins reçoivent les Panthères d’Aubameyang and Co à Chaban-Delmas. André Poko, 18 ans à l’époque, inscrit le seul but de la rencontre (7ème minute). À la fin du match, Gernot Rohr, sélectionneur des Panthères, vient convaincre Tigana de prendre le buteur du jour à l’essai en Gironde. Quelques mois plus tard, Poko signe son premier contrat professionnel et devient officiellement Bordelais.

« Quelle joie pour ma famille et moi de devenir professionnel. Pourtant, quand j’étais jeune, mes parents ne voulaient pas que je devienne footballeur. Ils préféraient que je me concentre sur mes études. Comme beaucoup de parents en Afrique, le football n’est pas une issue viable pour leurs enfants. C’est normal. J’aurais sûrement agis de la même façon. Mais moi, je ne pensais qu’à ça. C’était un rêve de gosse et c’en est encore un. Aujourd’hui, ils sont très heureux pour moi. Je suis retourné les voir quelques semaines juste après la signature de mon contrat », déclare le joueur qui vient tout juste de fêter ses 20 ans.

Des débuts difficiles

Les débuts du Gabonais en Gironde sont plus difficiles que prévu. « C’est vrai que ma première année au club a été délicate. Les blessures ne m’ont pas aidées. Mais je me suis accroché et j’ai travaillé dur. Je suis encore en phase d’apprentissage à Bordeaux. J’aimerais jouer tous les matches mais ce n’est pas possible. J’apprends beaucoup à Bordeaux », commente Poko, qui a attendu presque un an et demi avant d’avoir sa chance.

Son premier match sous les couleurs des Marine et Blanc, Poko le joue en Ligue Europa contre Newcastle en décembre dernier (victoire 2-0). Auteur d’une passe décisive, le Gabonais fait forte impression ce soir-là. Un match évidemment gravé dans la mémoire du néo girondin : « Vous vous en doutez, ce n’était pas un match comme les autres pour moi. En plus de jouer mon premier match, c’était une rencontre très importante pour Bordeaux. On jouait chez nous. Battre Newcastle n’était pas gagné d’avance. Surtout quand on voit leur effectif sur le papier. Mais on a su rester solide. Je fais une passe à Cheick (Diabaté). Elle devient décisive parce qu’il marque derrière. On a tous été solide. »

Quand on demande au joueur la relation qu’il entretien avec Francis Gillot, autant dire qu’il a trouvé en son entraîneur un protecteur qui joue un rôle essentiel à son évolution : « J’ai une super relation avec le coach. Il me parle beaucoup. Il m’a beaucoup aidé pour m’intégrer au sein du groupe. Ce n’est pas facile quand tu as 17 ans et que tu débarques dans un pays que tu ne connais pas pour intégrer qui plus est, un grand championnat européen. Il m’encourage beaucoup. Mais quand ça ne va pas, il me le fait savoir aussitôt pour que je puisse rectifier tout de suite mes erreurs. » Avec 10 matches de championnat à son actif, l’international gabonais semble en bonne voie pour durer sur les bords de la Garonne. Pour l’heure, André Biyogo Poko a une saison à terminer, une Coupe de France à gagner et une longue carrière à dessiner. Du moins, on la lui souhaite.

Source : butfootballclub.fr