Après neuf mois bloqué au Gabon suite à des tracasseries administratives avec les autorités françaises, le jeune espoir gabonais Kevine Owane a regagné le 24 décembre 2013 Longueau (près d’Amiens, France) sa famille mais surtout son club Amiens SC où les entraînements reprendront ce samedi 4 janvier.
Avant cela, il a côtoyé les étoiles avec les Panthères du Gabon (en moins de 17 ans) marquant deux buts en Coupe d’Afrique des nations (CAN) en mars 2013 au Maroc. Puis vint le cauchemar.
Mineur rattaché à de la famille française depuis 2010, il ne risquait pas l’expulsion. Sa mère attendait sa majorité pour la double nationalité. Il a donc voyagé avec un passeport gabonais. « Et je devais repartir en France comme convenu avec l’aide du coach », témoigne Kevine. Il n’a jamais eu cette aide. Le consulat de France au Gabon devait donc délivrer un visa. Il a exigé des preuves administratives de sa vie en France. Éric Chrétien n’a cessé d’en livrer, aidé du père de Kevine vivant à Port-Gentil, à 300 km de l’hôtel de Libreville où logeait le jeune footballeur, aux frais de la fédération du Gabon.
« Ne pas casser son rêve »
Licencié à l’Amiens SC par la Fédération française, club qui le scolarise, couvert par la Sécurité sociale... les preuves ne manquent pas. Les parents eux culpabilisaient, « on a eu confiance dans les responsables gabonais et on ne voulait pas casser son rêve ». La préfecture a suivi le dossier. La famille devait faire un regroupement familial. Le ministère de l’Intérieur a été avisé, le père de Kevine autorisait son fils à rejoindre la France... mais les mois passaient et toujours pas de visa.
L’Office française de l’immigration et de l’intégration a mis un coup de pression. Et fin décembre, le visa est tombé. « Mais les autorités pouvaient trouver un prétexte pour le retenir. On a trouvé l’argent grâce à mes collègues, aux Gabonais d’Amiens, à l’assistance sociale de la SNCF où je travaille », souffle Éric Chrétien. Kevine a atterri le soir du réveillon de Noël et sa petite sœur ne le lâche plus.
Kevine rejouera samedi pour la reprise de l’entraînement des moins de 19 ans de l’ASC. Reste à demander la double nationalité. Mais la famille est maintenant rodée aux méandres du système.
Source : courrier-picard.fr