Fabrice Do Marcolino, après un an d’absence dû à une grave blessure au genou, renoue avec le gazon . Le gabonais de Laval qui évolue en ligue 2 revient sur son long parcours du tunnel et ses perspectives d’avenir en se confiant à nos confrères de Ouest-france.fr
C’est un midi, au siège du Stade lavallois, le ciel gribouillé de noir. La voix de Fabrice Do Marcolino, qui a trouvé le repos, enfin.
Le genou droit de Fabrice Do Marcolino, poinçonné de cicatrices. La silhouette de Fabrice Do Marcolino, lui qui n’en avait plus depuis des mois, 85 kilos sans passer par Merano.
Il dit : « Aujourd’hui, chaque dribble est une victoire, chaque appui, chaque frappe. Si en juillet 2010, on m’avait dit que j’en aurais eu pour 13 mois avant de revenir, je ne l’aurais pas cru. Je suis passé par tous les sentiments, oui. C’était la première fois. » Il a les mains croisées, les coudes posés sur ses genoux.
Fabrice Do Marcolino s’était blessé bêtement, c’est toujours le cas, taclé de façon appuyée, lors du premier match officiel la saison dernière.
Son genou avait vrillé, ligaments arrachés, ménisques brisés. À Lyon, il a subi « quatre opérations en une. Ils l’ont refait entièrement ».
Puis, la petite télévision dans le recoin de la chambre du centre hospitalier d’Hauteville, le passage des infirmières, les couloirs blancs, les nuits blanches, les mois de rééducation, les mots aux accidentés de la vie, les vrais avec leurs corps abîmés.
Fabrice Do Marcolino a traîné longtemps un genou gonflé et des yeux en peine sur la plaine d’Yvinec. Il entrait et sortait de la salle de soin, suivait les fins d’entraînements en claquettes, épaules tombées, mains lourdes au fond des poches, quelques mots de loin aux coéquipiers.
Il était devenu un attaquant international de rien, en surpoids. « Janvier, février... J’étais là, mais au fond du trou. J’ai chopé une infection nosocomiale. Une arthroscopie n’était pas bonne. » Après un silence : « Là, je me suis posé la question : est-ce que tu continues, est-ce que tu arrêtes ? »
« Guillaume (Ravé) m’a redonné espoir »
Et puis il y a eu des discussions avec Guillaume Ravé, l’exigeant préparateur physique, son meilleur ennemi au club depuis qu’il y a posé ses valises il y a deux ans. « Des discussions franches », avoue-t-il, où il fut question des efforts à consentir pour espérer « redevenir un bon joueur de Ligue 2. »
Il dit : « Guillaume... Il y est pour beaucoup. Il a été très important pour moi, psychologiquement. Il m’a redonné espoir, il m’a redonné le goût de l’effort, du sacrifice. Avec Jean-Charles, le kiné, ils ont fait un grand travail et je tiens à les en remercier. Parce que je sais que je n’étais pas facile à vivre. »
Une victoire : recourir. Une seconde : taper dans un ballon, puis une autre et encore une autre. « C’est en juin que j’ai vu le bout du tunnel ». En fin de contrat, il prolonge d’une année supplémentaire. Il dispute trois matches avec la réserve, marque un but. Stéphane Moreau, le directeur du centre, Alexis Brouard et les autres ont apprécié son état d’esprit.
Il y a quinze jours, il est retenu par Philippe Hinschberger dans le groupe pro. Il entre en jeu, enfin, contre Troyes, à la 68e minute, sous les applaudissements. « J’ai eu des frissons. » Dans la foulée, il est convoqué par Gernot Rohr pour le match amical Gabon - Niger, à Cannes. Mardi soir, il est ainsi entré en jeu à une vingtaine de minutes de la fin du match, remporté 1-0 par le Gabon, but d’Ecuele Manga.
Fabrice Do Marcolino pense aussi à ce Gabon - Brésil, à l’occasion de l’inauguration du nouveau stade de Libreville le 11 novembre, chez lui. Et à la CAN en janvier. Son chemin est désormais pavé de petites victoires. « Il en reste d’autres, dit-il. Gagner plus de duels, faire une passe décisive, marquer. » Doucement mais sûrement, Fabrice Do Marcolino revient.