Par souci d’informer, nous vous livrons un entretien que Gernot Rorh a accordé à nos confrères de foot36. Lors de cet entretien, le sélectionneur national qui s’exprime pour la première fois sans langue de bois, revient sur un incident déroulé pendant la mise au vert des Panthères en France, et sur le cas Pierre Emerick Aubameyang. Bonne lecture.
Quatre victoires d’affilées en match amical, aucun but encaissé depuis le mois d’août et un nul face à la Guinée (1-1) : tout devrait aller pour le mieux pour Gernot Rohr, le sélectionneur des Panthères du Gabon. Ce n’est pourtant pas tout à fait le cas. La faute à la nomination en conseil des ministres, début septembre, d’un trio de managers généraux, chargé de coiffer le staff de l’équipe nationale. Une nouvelle tutelle qui n’est pas sans conséquences sur l’évolution du coach franco-allemand et des ses joueurs. « Cela se passe très bien avec le manager général en chef, Alain-Claude Grandet. Mais cela me perturbe parfois. L’équipe est perturbée aussi. Il y a beaucoup trop d’interlocuteurs. J’essaie de mettre tout le monde d’accord dans l’intérêt de l’équipe nationale », explique Gernot Rohr à Footafrica365.fr. Témoin des problèmes posés par cette nouvelle organisation, les palabres intervenues le 11 octobre dernier, avant la rencontre amicale entre les Panthères et l’équipe des moins de 20 ans, autrement dit la « Primavera », du Genoa.
Furieux de ne pas avoir face à eux l’équipe A du club italien, l’un des managers généraux adjoints, Hervé Opiangah, déclare que l’équipe gabonaise ne jouera pas. Etonnés, le staff et les joueurs se rassemblent et décident à l’unanimité de disputer la rencontre. « Nous avions fait trois heures de bus, nous voulions utiliser ce match pour remettre certains joueurs en selle, comme Fabrice Do Marcolino, prévu pour débuter, Alexander N’Doumbou, qui est maintenant à Orléans, ou Daniel Cousin,qui n’avait plus joué depuis six mois », poursuit Gernot Rohr. Après quelques discussions, la rencontre aura bien lieu, conformément également au souhait du président de la Fédération, Placide Engandzas, présent sur place. « On n’allait quand même pas dire « On est le grand Gabon, on mérite mieux », et puis repartir ! », renchérit Gernot Rohr.
Reste le refus par le management de payer les primes… « Mais on ne joue pas pour l’argent, s’exclame le sélectionneur. Vous imaginez si on n’avait pas joué ? C’aurait été un Knysna à l’envers avec des dirigeants qui remontent dans le bus ! » Remportée 3-0, la rencontre aura offert une belle conclusion à un stage studieux et productif. « On aura vu que Daniel Cousin, qui n’avait plus joué depuis le printemps, n’a rien perdu de ses qualités face au but. On a pu s’apercevoir que Roguy Meye revenait en forme. J’ai bien apprécié la confirmation de Lloyd Palun, et celle du jeune Lévy Madinda, qui joue avec la réserve du Celta Vigo et a mis deux buts en deux matches. »
La réception du Brésil, le mois prochain à Libreville, se pointe désormais à l’horizon. « Sportivement, l’objectif est de continuer à avoir une bonne assise, à développer un jeu cohérent, en éprouvant notre effectif élargi et rajeuni », indique Gernot Rohr, qui se félicite également des décisions de Daniel Cousin et (certainement) Stéphane Nguema de se relancer dans le Championnat gabonais. Quant à Pierre-Emerick Aubameyang, non convoqué au stage d’octobre pour avoir séché le match face au Niger le mois précédent, la porte lui est de nouveau ouverte. « Je n’ai pas de rancœur contre lui, il a purgé sa sanction », conclut Gernot Rohr.