A mesure que la pression augmente à quelques mois de la Coupe d’Afrique des Nations, l’attaquant niçois Eric Mouloungui revient sur cette grande compétition que les Panthères livreront devant leur supporter, au cours d’un entretien livré à nos confrères du site de la FIFA.
La pression monte sur les terres du co-organisateur de la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF 2012, où la préparation suscite autant d’engouement que de questions. « Il y a un nouveau groupe avec beaucoup de jeunes sans expérience, c’est une incertitude donc il ne faut pas se mettre de pression inutile », confie l’attaquant Eric Mouloungui.
Son sélectionneur, Gernot Rohr, successeur du Français Alain Giresse en février 2010, espère rassurer son monde dans les six joutes préalables à la grand-messe continentale de janvier. Après l’autre co-organisateur, la Guinée Equatoriale le 7 octobre, le Brésil et le Maroc joueront en novembre les sparring-partner de luxe pour un Gabon encore en phase de réglage, même si le visionnage permettant de déterminer l’équipe pour le jour J « est effectué à 80% », dixit Rohr.
Après des débuts encourageants au sortir de la déception à la CAN 2010 en Angola, « la seule que nous ayons dans les jambes, il ne faut pas l’oublier » rappelle Mouloungui, le Gabon patine. Le dernier succès face au Niger (1:0) n’a pas levé les doutes. « Il y a beaucoup de nouveaux éléments qui ne disposent d’aucune expérience internationale. Ils n’ont pas l’habitude de disputer des matches de qualifications ou de grandes compétitions, donc on ne sait pas comment ils vont réagir », confirme Mouloungui, 25 ans, et cadre indiscutable. « C’est un point d’interrogation. Il y a eu des changements avec l’arrivée du nouvel entraîneur, il faut reconstruire. »Logiquement, l’entraîneur attend plus des joueurs qui évoluent en Europe, moi le premier. Je me dois de montrer l’exemple."
Cousin, l’inconnue
Dans la liste pour l’opposition à Cannes face au Nzalang Nacional d’Henri Michel la semaine prochaine, quatre appelés seulement évoluent en Ligue 1 et neuf jouent dans le championnat national, qui démarre à peine le 8 octobre. La star Daniel Cousin, sans club, est laissée de côté par Rohr, la mort dans l’âme. « Très exigeant » sur la discipline, selon Mouloungui, Rohr se passe aussi des services de Pierre-Emerick Aubameyang, punit pour avoir séché le dernier rassemblement. Sans le Stéphanois et leur emblématique capitaine, les Panthères sont privées d’armes offensives de gros calibre.
Si tout le pays attend beaucoup de ses représentants sur leurs terres, Mouloungui replace les ambitions à l’heure de la lucidité : « Le peuple a beaucoup d’attentes et on va devoir capitaliser sur cet engouement dans les premiers matches. Mais le premier objectif est de passer le premier tour. Après, portés par notre public et avec de la confiance, tout sera possible en match à élimination directe. On voit bien sur les qualifications que des grands sont au tapis, il y a des surprises et ça nous laisse de l’espoir. »
Pour voir les quarts et rêver des sommets, le Gabon ne devra pas manquer son entame. « C’est crucial si on veut éviter la pression négative. Si ça se passe mal d’entrée, il y aura de la déception et le soutien changera. Avec notre groupe, il faut éviter ça », analyse Mouloungui.
Le Niçois connaît assez bien ses Panthères pour énoncer son ordre de bataille : « Etre tous unis avec le même objectif et chacun dans son rôle. Les anciens apportent leur expérience, les jeunes leur enthousiasme. » Il reste trois mois pour appliquer la consigne.